Lithiases rénales héréditaires monogéniques : récents acquis diagnostiques et thérapeutiques
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Résumé

Les lithiases rénales héréditaires monogéniques sont relativement rares, puisqu’elles représentent environ 2  % des calculs chez l’adulte et 10  % chez l’enfant. Elles sont pour la plupart sévères, fréquemment associées à une néphrocalcinose et exposent au risque d’évolution vers l’insuffisance rénale en l’absence d’un traitement étiologique approprié et précocement institué. Cette éventualité est malheureusement fréquente car, du fait même de leur rareté, leur diagnostic est souvent méconnu ou tardif. La présente revue décrit les caractéristiques génotypiques et phénotypiques des lithiases monogéniques, en insistant tout particulièrement sur les progrès récents de nos possibilités diagnostiques et thérapeutiques. Ces maladies sont classées en trois groupes : (1) les erreurs innées du métabolisme de l’oxalate (hyperoxaluries primaires), de l’acide urique (hyperuricémies héréditaires) ou d’autres purines (dihydroxyadéninurie, xanthinurie) qui entraînent le dépôt intraparenchymateux de cristaux de même nature ; (2) les tubulopathies congénitales touchant le tube proximal (maladie de Dent, rachitismes hypophosphatémiques et syndrome de Lowe), la branche ascendante large de Henlé (hypomagnésémie familiale et syndrome de Bartter) ou le tube distal (acidoses tubulaires distales congénitales avec ou sans surdité), qui entraînent une lithiase phosphatique, une néphrocalcinose et une fibrose tubulo-interstitielle extensive ; (3) la cystinurie, trouble isolé de la réabsorption proximale de la cystine et des acides aminés dibasiques, dont la seule conséquence est la formation de calculs, mais qui impose un traitement astreignant. Cette revue met l’accent sur l’apport diagnostique majeur de l’analyse morphoconstitutionnelle des calculs, qui fournit une orientation diagnostique immédiate de plusieurs de ces maladies (hyperoxaluries primaires, acidoses tubulaires distales, 2,8-dihydroxyadéninurie, xanthinurie, cystinurie) dont les calculs ont une composition ou une morphologie spécifique. Dans les autres cas, notamment lorsqu’il existe une néphrocalcinose, des calculs phosphatiques, une protéinurie ou des signes extrarénaux associés, une exploration biochimique sanguine et urinaire approfondie est nécessaire, complétée par la recherche de mutations dont les indications sont de plus en plus étendues aujourd’hui, ce d’autant qu’un conseil génétique est recommandé dans ces maladies. En conclusion, les maladies monogéniques responsables de lithiase ou de néphrocalcinose méritent d’être mieux connues et plus activement dépistées, afin de pouvoir leur opposer un traitement médical approprié qui permet aujourd’hui de prévenir ou de retarder l’évolution vers l’insuffisance rénale dans la majorité des cas. L’analyse morphoconstitutionnelle de tout premier calcul, tant chez l’adulte que chez l’enfant, devrait permettre de reconnaître précocement les lithiases inhabituelles nécessitant une investigation étiologique approfondie.

Summary

Hereditary monogenic kidney stone diseases are rare diseases, since they account for nearly 2 % of nephrolithiasis cases in adults and 10 % in children. Most of them are severe, because they frequently are associated with nephrocalcinosis and lead to progressive impairment of renal function unless an early and appropriate etiologic treatment is instituted. Unfortunately, treatment is often lacking or started too late since they are often misdiagnosed or overlooked. The present review reports the genotypic and phenotypic characteristics of monogenic nephrolithiases, with special emphasis on the recent advances in the field of diagnosis and therapeutics. Monogenic stone diseases will be classified into three groups according to their mechanism: (1) inborn errors of the metabolism of oxalate (primary hyperoxalurias), uric acid (hereditary hyperuricemias) or other purines (2,8-dihydroxyadeninuria), which, in addition to stone formation, result in crystal deposition in the renal parenchyma; (2) congenital tubulopathies affecting the convoluted proximal tubule (such as Dent's disease, Lowe syndrome or hypophosphatemic rickets), the thick ascending limb of Henlé's loop (such as familial hypomagnesemia and Bartter's syndromes) or the distal past of the nephron (congenital distal tubular acidosis with or without hearing loss), which are frequently associated with nephrocalcinosis, phosphatic stones and extensive tubulointerstitial fibrosis; (3) cystinuria, an isolated defect in tubular reabsorption of cystine and dibasic aminoacids, which results only in the formation of stones but requires a cumbersome treatment. Analysis of stones appears of crucial value for the early diagnosis of these diseases, as in several of them the morphology and composition of stones is specific. In other cases, especially if nephrocalcinosis, phosphatic stones or proteinuria are present, the evaluation of blood and urine chemistry, especially with regard to calcium, phosphate and magnesium, is the key of diagnosis. Search for mutations is now increasingly performed in as much as genetic counselling is important for the detection of heterozygotes in autosomic recessive diseases and of carrier women in X-linked diseases. In conclusion, better awareness to the rare monogenic forms of nephrolithiasis and/or nephrocalcinosis should allow early diagnosis and treatment which are needed to prevent or substantially delay progression of end-stage renal disease. Analysis of every first stone both in children and in adults should never be neglected, in order to early detect unusual forms of nephrolithiasis requiring laboratory evaluation and deep etiologic treatment.

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