Des souris mâles Ob/ob ont été opérées soit d'une EGA (Ob-EGA) soit d'une chirurgie contrôle (groupe Ob-Sham) et comparés à un groupe de souris Ob traitées par leptine (Ob-Leptine). Pour chaque groupe sont obtenus avant et 30 jours après les paramètres suivants : prise alimentaire, poids et composition corporelle, tolérance orale au glucose (sécrétion de l'insuline, du C peptide et du GLP-1), tolérance à l'insuline (ITT), flore caecale (analyse 16S). Au sacrifice, les pancréas sont prélevés pour une étude immunohistochimique.
Trente jours après l'intervention, l'EGA n'induisait pas de changement de prise alimentaire ni de poids corporel par rapport aux Ob-sham. Malgré la persistance de cette obésité, la glycémie basale et la tolérance au glucose étaient significativement diminuées dans le groupe Ob-EGA par rapport aux Ob-Sham (glycémie basale : 1,25 ± 0,15 g/L vs 2,06 +/0,29 g/L, p < 0,05 ; AUC glucose : 232 ± 14 vs 396 ± 96, p < 0,05 respectivement). Cette amélioration de l'homéostasie glucidique était en rapport avec une amélioration de l'insulino-sécrétion et contrastait avec l'absence d'augmentation du GLP-1 circulant durant la charge en glucose et l'absence d'amélioration significative de la sensibilité à l'insuline durant l'ITT. Seule une amélioration très partielle de la tolérance au glucose était constatée dans le groupe Ob-Leptine malgré une réduction significative de la prise alimentaire et du poids corporel. Enfin, la flore caecale ne différait pas entre les groupes Ob-EGA et Ob-sham. En post-opératoire, la masse des cellules bêta pancréatiques était deux fois plus élevée dans le groupe Ob-EGA que dans le groupe Ob-sham.
Notre étude montre que chez la souris Ob, la disparition du diabète après EGA est liée à l'amélioration de la fonctionnalité du pancréas endocrine par des mécanismes spécifiques non reproduits par le traitement par leptine. Cet effet est indépendant du poids, de la prise alimentaire, de la flore ceacale et de la sécrétion de GLP-1.