À partir du registre REIN, 19 524 patients de moins de 70 ans incidents dialysés entre 2002 et 2011 ont été inclus. Un modèle joint a été utilisé.
Au cours d’un suivi médian de 20,3 mois, 6634 (34 %) patients ont bénéficié d’une transplantation rénale et 27 % sont décédés. Les patients avec un IMC élevé sont plus âgés, plus en hémodialyse (vs dialyse péritonéale), ont plus souvent un diabète ou une insuffisance cardiaque congestive. Un IMC ≥ 30 kg/m2 au démarrage de la dialyse est associé à une plus faible probabilité d’être greffé (22 % vs 38 %). Après ajustement sur les comorbidités, parmi les patients débutant un traitement avec un IMC ≥ 30 kg/m2, une diminution de 1 kg/m2 de l’IMC au cours du suivi est associée à une augmentation de 8 % à 10 % de la probabilité d’être greffé.
Les patients dénutris (IMC < 23 kg/m2) ont un sur-risque de mortalité qui persiste significativement même en cas de gain de poids au cours du suivi. Les obèses (IMC > 38 kg/m2) ont également un sur-risque de mortalité.
Cette étude a permis de montrer que les patients obèses (IMC > 30 kg/m2) atteints d’IRT ont un accès restreint à la greffe rénale, alors que le sur-risque de mortalité n’apparaît qu’à partir d’IMC > 38 kg/m2. De plus, elle a permis de montrer qu’un amaigrissement significatif après le démarrage de leur traitement de suppléance peut leur être favorable.
Les patients obèses ayant un IMC < 38 kg/m2 doivent avoir accès à la transplantation rénale. Néanmoins, la prise en charge pluridisciplinaire nutritionnelle en vue d’obtenir une perte de poids appropriée devrait faire partie du bilan pré-transplantation pour maximaliser leur chance.