Nous avons analysé les caractéristiques cliniques d’une cohorte de 3093 patients âgés de 60 à 75 ans, incidents en dialyse en 2010, par tranche d’âge de 5 ans, leur cinétique d’accès à la liste d’attente et à la greffe rénale au 31/12/2013, et leur score de mortalité à 3 ans [1].
La néphropathie initiale était répartie ainsi : 30 % néphropathie diabétique, 9,2 % glomérulopathie, 6,1 % polykystose et 50 % néphropathie vasculaire ou autre. Plus de 70 % ne présentaient ni insuffisance cardiaque ni atteinte vasculaire périphérique. Dix pour cent avaient eu un AVC ou une coronaropathie 12,2 % un cancer et 20 % des troubles rythmiques significativement plus pour les 70 à 75 ans (25,6 %) (Tableau 1).
L’accès à la transplantation rénale des patients de 70–75 ans est de 6,7 % pour seulement 10 % d’inscrits, le taux d’inscription à M36 s’élève à 24,7 % des 65–69 ans et à 42,3 % des 70–75 ans. Le score de mortalité à 3 ans est inférieur à 6 patients (survie > 70 %) chez 53 % des 60–64 ans ; 47 % des 65–70 ans et 43 % des 70–74 ans ; compatible avec un bénéfice potentiel de la greffe pour ces patients. Ce score (< 6 patients) chez les patients inscrits (n = 804) est 81 %, 81 %, 88 % des 60–64 ; 65–69 ; 70–74 ans, témoin d’une « hypersélection » de ces patients.
Le faible taux et le délai à l’inscription des patients de plus de 60 ans constituent un frein à l’accès à la greffe. L’évaluation en vue d’une inscription sur liste d’attente dès l’initiation du traitement dialytique devrait constituer une priorité, afin d’inscrire très rapidement les patients avec une bonne espérance de vie attendue post-greffe.