Trois cent cinquante-deux patients (231 à GR et 121 au MSKCC) avec métastases iodo-fixantes d’un cancer de la thyroïde, traités par au moins 1 administration d’iode radioactif et avec un suivi moyen après le diagnostic des métastases de 7,1 ans (0,4–31) ont été évalués rétrospectivement. À GR, les patients ont été traités par une activité standard de 100 mCi après sevrage en hormones thyroïdiennes, répétée tous les 6–12 mois avec une moyenne de 4 traitements par patient et une activité cumulée moyenne de 400 mCi. Au MSKCC, les patients ont été traités avec des activités comprises entre 75 et 503 mCi par administration, calculées selon une dosimétrie individuelle après sevrage ou rhTSH et répétées avec en moyenne 3 traitements par patient et une activité cumulée de 654 mCi. L’objectif principale était la comparaison par log-rank test de la survie globale de ces deux groupes de patients.
La survie médiane brute était de 86,8 % et 79,9 % à 5 ans, et de 73,2 % et 53,1 % à 10 ans chez les patients traités, respectivement, à GR et au MSKCC (p < 0,01), mais les caractéristiques initiales des patients étaient différentes dans les 2 groupes. Après correction par le sexe, l’âge au diagnostic des métastases, le siège et l’extension des métastases, les survies n’étaient pas différentes dans les deux groupes (p = 0,22). La survie médiane à 5 ans était de 96 % et 96 % chez les patients âgés de moins de 40 ans avec micro-métastases, 70 % et 67 % chez les patients âgés de plus de 40 ans avec macro-métastases et 93 % et 87 % chez les patients âgés de moins de 40 ans mais avec macro-métastases ou âgés de plus de 40 ans avec micro-métastases et traités, respectivement, à GR et au MSKCC (p = NS).
L’utilisation en routine de la dosimétrie ne paraît pas impacter la survie des patients avec métastases à distance de cancer de la thyroïde par rapport à l’approche empirique. L’utilisation de la dosimétrie pourrait être envisagée dans des cas sélectionnés.