France : principales tendances évolutives des maladies respiratoires et cutanées allergiques investiguées au sein du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P)

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• 作者：Lynda Bensefa-Colas¹ ; ^{lynda.bensefa-colas@aphp.fr" class="auth_mail" title="E-mail the corresponding author} ; Christophe Paris²
• 关键词：Asthme professionnel ; Dermatite de contact professionnelle ; Urticaire de contact ; RNV3P
• 刊名：Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement
• 出版年：2016
• 出版时间：June 2016
• 年：2016
• 卷：77
• 期：3
• 页码：438-439
• 全文大小：247 K

文摘

Les asthmes et dermatites de contact professionnel (AP et DCP) font partie des principales causes de pathologies professionnelles en Europe. Les DCP comprennent les dermatites allergiques de contact (DAC), les dermatites irritatives de contact (DIC) et les urticaires de contact (UC). En France, les secteurs et nuisances à risque de DCP et les tendances chronologiques de DCP sont très peu documentés. Le réseau français RNV3P qui assure le suivi des évènements de santé liés au travail sur l’ensemble du territoire, en centralisant les informations recueillies dans ses 32 centres de consultations de pathologies professionnelles (CCPP) montre des évolutions temporelles contrastées selon les secteurs d’activité concernés et des nuisances ou substances mises en cause entre 2001–2010. Ainsi les AP associés à des agents tels que les isocyanates ou encore les aldéhydes et le latex ont connu une diminution significative depuis 2000, en lien avec une prévention accrue. D’autres causes par contre, comme l’asthme à la farine de blé ou aux persulfates, sont plutôt stables. Dans le même temps, certaines causes sont en augmentation, en particulier du fait de l’utilisation croissante de produits désinfectants qui renferment de nombreuses substances allergisantes dont les ammoniums quaternaires, comme dans le secteur de la santé par exemple. De nouveaux agents ont également été mis en cause récemment. Parmi les substances incriminées, on note ainsi des allergènes en lien avec le secteur agro-alimentaires protéines animales) ou encore des moisissures. Les DCP associées aux cosmétiques (savons ou substances parfumantes) et les biocides augmentent significativement dans le secteur de la santé ; les produits de coiffure et les cosmétiques (savons essentiellement) augmentent dans celui de la coiffure. On observe une montée des cas de DAC aux résines époxy dans la construction. Nos résultats ont aussi montré une hausse des DAC liées aux isothiazolinones, quel que soit le secteur et une baisse des DIC liées à l’action de lavage des mains (utilisation itérative des savons). Par ailleurs, nos données ont objectivé l’impact de mesures réglementaires ou de politiques visant à prévenir les DCP : la mise en place de la directive européenne « Ciment » (2003/53/CE) en 2005 s’est accompagnée d’une réduction de moitié des cas de DAC et une baisse similaire a été observée à partir des données du réseau britannique EPIDERM ; la campagne de substitution des gants en latex dans le secteur de soins au milieu des années 2000 est suivie d’une réduction significative des cas d’UC. Ces résultats démontrent la capacité du RNV3P à orienter les politiques nationales en matière de prévention des risques professionnels et à en évaluer l’efficacité.