Nous avons inclus 84 dossiers anonymisés indemnisés par la SHAM sur la période 2007–2010. Les contentieux relatifs à la chirurgie furent exclus. Les critères d’inclusion étaient - un contentieux recueilli par la SHAM, provenant de litiges secondaire à une plaie non ou mal explorée au SAU, chez des majeurs, avec un dossier conclu au moment de l’analyse. Pour chaque dossier, le motif de plainte, le centre de prise en charge, le mécanisme de l’accident, la localisation de la lésion et son type, la demande avis spécialisé ou non, les conséquences socioéconomiques, le délai de retour à emploi ont été analysés en strate selon la méthode de Reason. L’analyse statistique fut réalisée par test binomial exact.
Deux tiers des dossiers concernaient des travailleurs manuels (60 %) et il s’agissait d’accidents du travail dans 26 % des cas. Dans ¾ des cas, un chirurgien orthopédiste ou plasticien présent dans l’établissement n’a pas été sollicité pour un avis. L’atteinte concernait le plus souvent le pouce (33 %), puis l’index (17 %). La plupart des lésions passées inaperçues concernaient des lésions tendineuses (74 %), des atteintes nerveuses (29 %), des ouvertures articulaires (5 %). Les motifs de plainte, souvent multiples, concernaient une raideur séquellaire (49 %) avec 1/3 des patients n’ayant pu reprendre leur activité professionnelle (30 %). Les dysesthésies concernaient 41 % des griefs. La durée moyenne d’arrêt de travail était de 148 jours. L’IPP moyenne était de 4,19 jours. La plupart des dossiers ont été résolus par une procédure amiable (79 %), 16 % en CRCI et 12 % en judiciaire. Le montant de la réparation financière était en moyenne de 2300 euros.
Les plaies de main sont encore insuffisamment explorées chirurgicalement. Cela peut générer des séquelles lourdes pour le patient et un coût important en indemnisation. Les recommandations des sociétés savantes nécessitent d’être plus largement diffusées.