Une étude rétrospective incluant 150 patients atteints de MB colligés dans notre service de médecine interne entre 1995 et 2014 a été entrepris. Les patients avec atteinte oculaire confirmées ont été analysés sur le plan clinique et thérapeutique.
Parmi les 150 dossiers médicaux étudiés, 85 patients ont été inclus dans l’étude. Trente-trois patients (38,5 %) avaient une atteinte oculaire. L’âge moyen de diagnostic de l’atteinte oculaire était 35,3. Le sex-ratio hommes/femmes était de 5,6. L’atteinte oculaire était bilatérale chez 26 patients (78,8 %). L’uvéite était la lésion oculaire la plus fréquente (n = 31 patients, 93,9 %). La panuvéite était la localisation anatomique la plus fréquente (n = 21, 63,6 %). Tous les patients avec atteinte oculaire ont été traités avec des corticostéroïdes. Le traitement par immunosuppresseur a été utilisé chez 28 patients (84,8 %). Le cyclophosphamide a été le plus utilisé comme traitement de première ligne (71,4 %). Le cyclophosphamide relayé par l’azathioprine était le protocole le plus adopté (28,5 %). En cas de résistance ou de rechute et en fonction des autres manifestations de la MB, l’immunosuppresseur utilisé en première intention a été remplacé par un autre. Sept des 33 patients avaient reçu un traitement par rémicade après échec des autres lignes thérapeutiques. L’évolution était favorable pour 6 malades, sauf pour un patient qui a présenté une récidive oculaire à type de panuvéite. On avait essayé le switch par le mabthéra mais sans efficacité (poussée d’aphtose sévère) d’où la nécessité du recours à l’interféron.
Le pronostic oculaire dans la MB peut être amélioré par un traitement précoce et un suivi régulier. Il est important d’ajuster le protocole thérapeutique à la forme anatomique, à la gravité de l’uvéite et les manifestations extra-oculaires associées.