L’étude transversale descriptive a inclus 122 patients orientés en néphrologie à partir de différents services hospitaliers entre novembre 2014 et août 2015. Nous avons évalué la fonction rénale, l’autonomie et l’observance des différentes prescriptions thérapeutiques.
L’âge médian est de 77,2 ± 6,8 ans. Les hommes représentent 55,7 % des cas. Cent deux patients présentent au moins deux pathologies chroniques : hypertension artérielle (73,8 %) diabète (47,5 %). L’insuffisance rénale chronique représente 75,4 % des cas, dont 39,1 % sont au stade d’insuffisance rénale sévère et 48,9 % avec clairance créatinine inférieure à 15 mL/mn. Une polymédication définie comme la prise d’au moins cinq médicaments concerne 63,1 % des cas. Les classes médicamenteuses prescrites comportaient les médicaments du système cardiovasculaire 88,5 % (58 % d’antihypertenseurs et 13 % d’hypolipémiants), antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens 58 %, antidiabétiques oraux (46,5 %), psychotropes (16,8 %). L’assurance maladie couvrait 91 % des patients étudiés. L’index d’autonomie est de 21,3 % GIR 1 et 38,5 % GIR2. Le besoin d’aide dans la gestion des traitements concernait 62,3 % des patients, pouvant expliquer une bonne observance chez 73,8 % de la population étudiée.
La fréquence élevée de l’insuffisance rénale chronique sévère et terminale témoigne de l’orientation tardive au néphrologue de patients connus pour avoir plusieurs pathologies chroniques. La consommation excessive de médicaments est la conséquence d’un suivi médical anarchique et multiple, exposant la personne âgée à une accoutumance (psychotropes) et aux effets secondaires multiples, pouvant contribuer à la progression même de l’insuffisance rénale (antalgiques, anti-inflammatoires).
L’espérance de vie est en hausse en Algérie. La bonne prise en charge des sujets âgés nécessite la formation des professionnels de santé pour faire de la gériatrie une spécialité à part entière.