De nouvelles mutations de transmission dominante ont été décrites, associées à des phénotypes variables.
Notre propositus est une femme de 32 ans sans surpoids devenue diabétique de type 2 après une mort in utéro inexpliquée lors de la première grossesse puis un diabète gestationnel (DG) lors de la seconde. Sa nièce est suivie pour hypoglycémies hyperinsuliniques depuis la naissance. Elles présentent la même mutation du gène ABCC8 : E1507K, mutation rare, décrite initialement par Huopio et al dans une forme dominante d’hyperinsulinisme. Le but de ce travail était de réaliser une recherche ciblée de cette mutation chez les apparentés du propositus aux 1er et 2e degrés et de décrire les caractéristiques cliniques des sujets porteurs de la mutation E1507K.
Chaque membre (n = 12) a été phénotypé en consultation de diabétologie avec évaluation de l’insulinosécrétion et de l’insulinosensibilité et a été génotypé pour la mutation E1507K.
12 sujets (6 femmes et 6 hommes) étaient porteurs de la mutation : 4 enfants dont 3 présentent des hypoglycémies hyperinsulinémiques sensibles au diazoxide, 1 enfant de 2 ans 1/2 asymptomatique. Parmi les 8 adultes (5 femmes et 3 hommes), 6 sont diabétiques, 2 intolérants aux hydrates de carbone et les 4 femmes ont présenté un DG.
La mutation E1507K s’exprime chez l’enfant par un hyperinsulinisme et chez l’adulte par un phénotype variable allant du diabète gestationnel au diabète de type 2 sans hypoglycémie rapportée. La survenue d’un DG est constante et le fait d’être porteuse de la mutation peut être considéré comme un facteur de risque. Mais comment expliquer cette évolution et la variation d’expression phénotypique observée à l’âge adulte ? Quelle surveillance instaurer chez les sujets asymptomatiques ?