Notre objectif est de documenter l’intérêt et la complémentarité de l’évaluation de la MCTav et de l’évaluation langagière dans le diagnostic, à travers les résultats de 4 patients présentant une atteinte arthrique dans un contexte dégénératif.
Un protocole d’évaluation de la MCTav (épreuves de rappels sériels immédiats, empan de rimes, empan de catégories [1]) a été proposé à 4 patients répondant aux critères d’APP non-fluente agrammatique (APPnf/a) décrits par Gorno-Tempini et al. [2].
Les résultats montrent qu’à l’instar des performances langagières [3], les performances en MCTav sont préservées chez le sujet présentant une perturbation de la programmation motrice de la parole isolée de toute atteinte linguistique. On observe par ailleurs un décrément de performances parallèlement à la sévérité de l’atteinte langagière chez les 3 autres patients qui répondent pourtant aux mêmes critères d’APPnf/a.
Nos investigations, inédites, corroborent les données sur la forte intrication entre MCTav et représentations langagières à long terme [4] et confirment la légitimité d’isoler un variant spécifique d’APP, l’apraxie de la parole progressive, n’impliquant que les processus articulatoires sans autre atteinte langagière.
Il existe donc un gradient de performances en MCTav correspondant à l’atteinte langagière sous-jacente et les données longitudinales dont nous disposons montrent qu’il constitue un critère clé du diagnostic et du pronostic de dysarthrie dans un contexte dégénératif.