La fonction rénale a été mesurée prospectivement par clairance de l’inuline (mDFG) chez 36 patients présentant un SCR de type 2 et comparée aux résultats des formules d’estimation (eDFG) utilisant la créatinine (Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration [CKD-EPI]), la cystatine (CKD-EPI CYST) et la combinaison de la créatinine et de la cystatine (CKD-EPI CYST-CREAT). Les biais (eDFG-mDFG) moyens et la performance globale (P30, correspondant au pourcentage de patients dont le eDFG est éloigné de moins de 30 % du mDFG) ont été calculés.
Le mDFG est en moyenne de 26,5 ± 11,5 mL/min/1,73 m2. Le DFG est estimé à 41 ± 18,5, 33,5 ± 15,5 et 36 ± 14,5 mL/min/1,73 m2 par CKD-EPI, CKD-EPI CYST et CKD-EPI CYST-CREAT respectivement. Ces estimations sont significativement différentes du mDFG. Les biais moyens sont de 14,8, 6,9 et 9,4 mL/min/1,73 m2 et les performances P30 sont de 28 %, 61 % et 44 % respectivement. La performance de la formule CKD-EPI CYST est significativement supérieure à celle de CKD-EPI.
La fonction rénale est nettement surestimée par la formule CKD-EPI basée sur la créatinine chez les patients présentant un SCR de type 2. La formule CKD-EPI basée sur la cystatine permet une meilleure évaluation du DFG chez ces patients, probablement du fait de la moindre dépendance de la cystatine de la masse musculaire.
L’utilisation de la formule CKD-EPI basée sur la cystatine C paraît plus performante que celle basée sur la créatinine pour l’estimation du DFG chez les patients présentant un syndrome cardiorénal de type 2.