Afin d’étudier le développement de ces lésions et leurs interactions, nous avons étudiés des modèles murins transgéniques combinés exprimant des protéines tau (Tg30) et APP (5xFAD) mutées ou invalidés pour les gènes tau et APP (protéine précurseur du peptide amyloïde) endogènes.
Dans un modèle de souris avec une délétion de la protéine tau et développant des plaques séniles (par expression de protéines APP mutées) nous avons observé une diminution de la formation du peptide Aß ainsi qu’une amélioration du phénotype (survie, déficits moteur et cognitif). Dans le même modèle de souris avec une délétion de la protéine tau mais développant des DNF (par expression de protéines tau mutées), nous avons observé une augmentation du nombre de DNF et de la pathologie tau ainsi qu’une aggravation du phénotype (diminution de la survie, augmentation du déficit moteur). Les souris développant uniquement des plaques séniles ne développent pas de DNF, mais dans un modèle de souris transgéniques développant à la fois des plaques séniles et des DNF (par expression de protéines tau et APP mutées), nous avons observé une augmentation du nombre de dégénérescences DNF et de la pathologie tau (et une diminution des plaques séniles) par comparaison avec des animaux développant uniquement des DNF.
Les protéines tau et APP interagissent pour moduler le développement des lésions de DNF et des plaques séniles. La pathologie amyloïde augmente le développement de la pathologie tau lorsque celle-ci est « préexistante ». Par ailleurs, l’absence d’expression de la protéine tau « sauvage », ou l’expression d’une forme mutée diminue la pathologie amyloïde. Ces résultats démontrent l’existence de « cross-t ».