Nos objectifs étaient de décrire les caractéristiques des patients parkinsoniens bénéficiant d’une gastrostomie, d’évaluer leur devenir et de préciser la morbi-mortalité de cette procédure.
Nous avons inclus rétrospectivement les patients suivis dans 2 centres parisiens, présentant un syndrome parkinsonien (SP) et ayant bénéficié d’une pose de gastrostomie entre 2004 et 2014. Nous avons recueilli les données démographiques, l’histoire naturelle du SP, le statut nutritionnel, la cognition, l’autonomie, les capacités de communication des patients au moment de la gastrostomie, ainsi que la survenue de complications précoces et tardives, et du décès sur une période de 2 ans après la gastrostomie.
Sur 32 patients inclus, 44 % avaient une atrophie multi-systématisée. Au moment de la gastrostomie, 72 % présentaient une dénutrition, 91 % des troubles de la communication et 75 % étaient totalement dépendants. Trois patients ont présenté des complications immédiates dont 2 ayant entraîné le décès. La durée d’hospitalisation était de 18 jours (± 31). La survie à 1 an était de 41 %. À 2 ans, 44 % des patients avaient eu une pneumopathie d’inhalation et 69 % étaient décédés.
La plupart des patients présentaient une maladie très évoluée avec dénutrition, dégradation cognitive et troubles de la communication majeurs. Les complications immédiates de la pose de gastrostomie semblent rares mais la procédure ne prévient pas la survenue de pneumopathies d’inhalation. La mortalité reste très importante avec plus de deux tiers des patients décédés à 2 ans.
La gastrostomie, proposée aux patients parkinsoniens les plus graves, n’élimine pas la survenue de pneumopathie d’inhalation et reste associée à une mortalité importante. Sa pertinence est donc discutable.