Les patients avec un SHG (Meyerding grade III ou plus) opérés entre 2001 et 2013 étaient inclus. Réalisées par voie postérieure, la technique de fixation avec tiges intrasacrées permettait la correction et la fusion circonférentielle. Les données cliniques et radiographiques (système de stéréoradiographie basse dose) étaient recueillies en préopératoire, postopératoire (inférieur à 3 mois), et au recul minimum de 2 ans. Les paramètres radiographiques suivants étaient analysés angle lombo-sacrée (ALS, angle entre le plateau supérieur de L5 et la tangente au bord postérieur du sacrum), listhésis, gïte sagittale de T1 (GST1) et paramètres spino-pelviens classiques.
Dix-neuf patients avec SHG étaient inclus (8 ptoses, 8 grades IV, 3 grades III). L’âge moyen était de 14 ans. Au dernier recul (6,7 ± 4 ans), la cyphose lombo-sacrée était significativement réduite (63° ± 14 vs 99° ± 11, p < .001), tout comme le listhésis (84 % ± 19 vs 45 % ± 18, p < .001). Tandis que la lordose lombaire était diminuée (65° ± 7 vs 53° ± 12, p < .001), la cyphose thoracique était augmentée. Il existait une corrélation significative entre la réduction de l’ALS et l’augmentation de la cyphose thoracique. Au recul final, GST1 était de 6° ± 3. Aucune perte de correction significative n’était observée. En postopératoire, 7 (37 %) des patients avaient des paresthésies L5, dont 4 avec un déficit neurologique. Ces troubles apparaissaient au lever du patient, après plusieurs jours de mise en extension progressive des hanches. Aucun des patients n’avait de déficit persistant après 3 mois.
Les tiges de fixation intrasacrées semblent être une technique efficace pour réduire la cyphose lombo-sacrée, l’hyperlordose compensatrice, et pour obtenir la fusion. Cette technique permet une correction de l’alignement global avec une GST1 postopératoire semblable à celle de sujets asymptomatiques. Cependant, elle demeure une technique exigeante avec un haut risque de complications neurologiques transitoires.