Étude descriptive entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2013 basée sur les données de l’EGB (Échantillon généraliste des bénéficiaires), échantillon représentatif de 95 % de la population française, au 1/97e de la base nationale inter-régime de la sécurité sociale. Toutes les grossesses d’une durée supérieure à neuf semaines d’aménorrhée (SA) ont été incluses. La fenêtre d’inclusion des médicaments délivrés (codés selon la classification « Anatomical Therapeutic Chemical ») s’étalait du trimestre précédant la grossesse jusqu’au jour d’arrêt de celle-ci, organisée par trimestre de délivrance.
Au total, 21 452 grossesses ont été incluses. Le nombre moyen de médicaments prescrits par grossesse était de 10,2 (±6,3). La classe thérapeutique la plus prescrite est celle des préparations antianémiques (supplémentation en fer) suivie par les spécialités de la sphère gastro-intestinale, puis les analgésiques. La vitamine D, recommandée au 7e mois, et l’acide folique, recommandé en péri-conceptionnel sont sous-délivrés (respectivement 45,6 % et 30,3 % des grossesses couvertes). Des médicaments dangereux pour le fœtus sont fréquemment délivrés comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (28,2 %) ainsi que des molécules tératogènes comme certains antidépresseurs (2,3 %).
Il existe des sources de biais inhérents à l’utilisation des données de l’EGB pour cet état des lieux : médicaments délivrés mais non pris par la patiente, médicaments prescrits mais non achetés, médicaments non remboursés par l’Assurance maladie (ex : supplémentations génériques). Les niveaux de prescription sont supérieurs à ceux décrits en Europe et aux États-Unis mais les classes thérapeutiques dominantes sont semblables. Étant sous-délivrées, l’importance de certaines supplémentations doit être rappelée aux professionnels. La présence de molécules à risque pour la mère et l’enfant doit inciter les professionnels à plus de vigilance dans leurs prescriptions.