Une analyse de la marche en 3D et un électromyogramme de surface (EMG) des muscles de la jambe droite [Tibialis anterior (TA), Peroneus longus (PL), Gastrocnemius medialis (GM) et lateralis (GL), Vastus medialis (VM) et lateralis (VL), Rectus femoris (RF), Semitendinosus (ST), Biceps femoris (BF)] a été effectuée sur 10 femmes en bonne santé (22–25 ans). Chacune a parcouru 10 fois pieds nus puis avec une chaussure minimaliste (Aapa, Feelmax, Finnland) au rythme de son choix un support horizontal (HB), un plan incliné jambe amont (BB) et un plan incliné jambe aval (TB) (inclinaison de 6°). Les données cinématiques obtenues ont été normalisées temporellement et les intensités totales d’EMG normalisées transformées par ondelettes (Itot) puis ont été analysées pour un cycle de marche pour chaque sujet et pour tous les sujets.
L’évolution de Itot montre des différences pour tous les muscles dans chacune des situations ( and ), mais celles-ci sont toutefois spécifiques aux muscles. Ainsi, pendant la mise en charge du poids du corps, Itot pieds nus est plus important pour VL, VM, RF, BF ST et plus petit qu’avec les chaussures pour le TA. De plus, Itotmax survient plus tôt dans la phase debout pieds nus pour TA, VM, RF et BF, mais plus tard pour PL, GL, et GM. Les muscles latéraux PL, GL et VL présentent un Itot supérieur jambe aval, avec ou sans chaussures.
Les résultats montrent qu’une chaussure minimaliste entraîne des changements dans la cinématique et le modèle d’activation musculaire indépendamment de la pente inclinée latéralement. Les adaptations à une surface inclinée latéralement sont différentes si le sujet évolue pieds nus ou avec une chaussure minimaliste. Le plus grand volume général de mouvement avec une chaussure minimaliste permet de déduire une modification de la « forme du pied ». On peut penser que la structure et la taille de la chaussure modifient la réaction du corps, entraînant des ajustements de la séquence de mouvements habituelle et préférée [1]. Ces ajustements se manifestent dans leur force et la forme de l’activité musculaire ainsi que dans leur décalage temporel. De plus, les résultats montrent que la configuration de la chaussure a une influence plus grande sur le modèle de mouvement et d’activation musculaire que la surface, les muscles latéraux étant plus actifs pour la jambe aval que ceux du côté opposé. Des études complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre l’influence de la structure de la chaussure sur une surface différente. Il serait aussi souhaitable de savoir ce qu’il en est des personnes porteuses de prothèses du genou ou de l’articulation tibio-tarsienne.