Étudier la reprise du travail chez le personnel de soins atteint de cancer.
Étude descriptive rétrospective sur neuf ans, auprès du personnel de soins du secteur public de la région du centre tunisien, atteint de pathologie cancéreuse. L’enquête est basée sur un questionnaire portant sur les caractéristiques socioprofessionnelles, les données médicales et le devenir professionnel des patients.
Soixante-deux cas de cancers ont été colligés, soit une incidence de 103 cas/100 000 personnels/an, avec une nette prédominance féminine et un âge moyen au moment du diagnostic de 44,74 ± 5,83 ans. Le cancer du sein était la localisation la plus fréquente (46,8 %), suivi par les localisations digestives (16,2 %), broncho-pulmonaires (9,7 %) et hématopoïétiques (8 %). Tout le personnel de soins a bénéficié d’un arrêt initial de travail dont la durée moyenne était de 289,73 ± 113,11 jours, tout type de cancer confondu. Deux ans après le diagnostic, le taux global de reprise du travail était de 83,8 %. Ce taux variait en fonction de l’âge et de la localisation cancéreuse. Dans notre étude, 13,4 % des personnels ayant repris leur travail, ont bénéficié d’un reclassement professionnel, alors que 82,7 % ont gardé leur même poste plus ou moins aménagé.
La reprise du travail après une période d’arrêt souvent de longue durée, est sujette à de nombreuses contraintes en rapport essentiellement avec les limitations fonctionnelles et psychologiques causées par la maladie. Faciliter la réintégration socioprofessionnelle des cancéreux et lutter contre la discrimination en milieu de travail font partie intégrante de la prise en charge globale des cancéreux professionnellement actifs.