Nous rapportons le cas d’une patiente de 27 ans, présentant des céphalées migraineuses et des crises de mouvements anormaux involontaires (MAI) depuis l’âge de 8 ans. Durant son enfance, le diagnostic de crises d’épilepsie partielles puis de mouvements anormaux psychogènes ont été portés, et un traitement neuroleptique par halopéridol lui a été prescrit pendant 4 ans. Les crises de MAI étaient déclenchées par les émotions, l’activité physique, jusqu’à 7 à 8 fois par jour. Il s’agissait de mouvements choréodystoniques importants, durant quelques secondes, qu’elle pouvait contenir partiellement. Ces mouvements sont devenus moins fréquents et intenses à l’âge de 20 ans. Elle a consulté dans le service de neurologie et pathologie du mouvement, où l’association de crises de MAI et de migraine a fait évoquer le diagnostic de dyskinésies paroxystiques kinésigéniques (PKD). La recherche de mutation sur le gène PRRT2 s’est avérée positive, confirmant ce diagnostic. Un traitement par acétazolamide a été débuté, permettant d’obtenir une disparition complète des crises.
Les PKD sont une maladie rare s’exprimant par des crises de MAI de type dystonique et choréo-athétosique, déclenchées par le mouvement volontaire ou les émotions, durant moins d’une minute, pluriquotidiennes. La mutation du gène PRRT2 en est la cause la plus fréquente. La réponse thérapeutique aux anti-épileptiques ou à l’acétazolamide est excellente.
L’apparition dans l’enfance de crises paroxystiques de MAI doit faire évoquer les PKD. Des troubles psychiatriques ou des crises d’épilepsie sont parfois diagnostiqués à tort, entraînant un retard thérapeutique préjudiciable, ici 19 ans de retard diagnostic chez notre patiente.