Dans le cadre de la recherche étiologique, une scintigraphie osseuse a été réalisée révélant, outre des séquelles de fractures costales d’origine traumatique, des fixations extra-osseuses gastriques importantes et de façon plus modérée pulmonaires et rénales. Il n’a pas été retrouvé d’anomalie osseuse suspecte. Le complément d’examen par TEMP/TDM a montré une accumulation diffuse du traceur osseux au niveau de la muqueuse gastrique, sans anomalie morphologique notable en regard. Le contrôle qualité du traceur n’a montré aucune anomalie, notamment l’absence de contamination significative par du pertechnétate libre. Un mois plus tard, après correction de l’hypercalcémie et de la fonction rénale, la scintigraphie osseuse de contrôle a montré une disparition complète des anomalies extra-osseuses.
Les anomalies de fixation extra-osseuses ont été attribuées à des dépôts de sel de calcium appelés « calcifications métastatiques ». Le bilan étiologique a révélé une hyperparathyroïdie primaire en rapport avec un volumineux adénome ectopique para-trachéal rétro-œsophagien diagnostiqué par scintigraphie parathyroïdienne double isotope 123I/99mTc-sestaMIBI avec acquisition TEMP/TDM. Ces calcifications métastatiques correspondent à la précipitation de sels de calcium ionisés dans un milieu physiologiquement alcalin et indemne de toute pathologie, comme l’estomac, le poumon et le rein, dans un contexte d’hypercalcémie et d’insuffisance rénale. Elles sont totalement réversibles, sans séquelle, après correction des anomalies biologiques.
Les calcifications métastatiques ont été décrites dans différentes étiologies d’hypercalcémie, comme l’hyperparathyroïdie, les néoplasies et le myélome. Le médecin nucléaire doit connaître ce tableau scintigraphique rare afin d’éviter des examens inutiles suite à une interprétation erronée. Ce cas clinique souligne les multiples rôles que la scintigraphie peut jouer dans le bilan d’hypercalcémie.