Des patients hospitalisés en soins intensifs pour une durée attendue d’au moins 5 jours ont été évalués à l’admission et en fin de séjour. La masse musculaire a été évaluée par la formule de Lee [1], à partir des plis cutanés au niveau du bras, de la cuisse et des mollets et par angle de phase à 50 et 100 kHz (Nutriguard-M). La force musculaire a été évaluée par le score MRC [2] et pas dynamométrie (Handgrip test) [3]. L’évolution au cours du temps a été évaluée par test de Student. La corrélation au cours du temps des différentes variables a été mesurée par coefficient de Pearson.
Dix-huit patients ont été évalués (âge moyen : 56 ans, IMC : moyen 27,6 kg/m2, 12 hommes, 8 admissions pour raison médicale). Au cours du séjour en soins intensifs (durée 17 ± 12 jours), la masse musculaire mesurée à partir des circonférences a diminué (de 26,8 ± 5,4 à 25,6 ± 5,4, p < 0,01), alors que la masse mesurée par angle de phase à 50 et 100 kHz n’était pas modifié (50 kHz : 4,0 ± 1,6 à 3,4 ± 1,4 ; 100 kHz : 3,3 ± 1,3 à 3,0 à ± 1,3°). La force musculaire mesurée par MRC et par handgrip test n’était pas modifiée. L’évolution de la masse évaluée par angle de phase (50 et 100 kHz) était corrélée avec celle de la force évaluée par le handgrip (r2 = 0,32 et 0,27, respectivement, p < 0,05) et par le score MRC (r2 = 0,41 et 0,38, p < 0,05).
L’évolution de la perte de masse et de fonction musculaire au cours du temps peuvent être corrélés. Néanmoins, les discordances d’évaluation de masse musculaire en fonction du site de mesure et de la méthode utilisée peuvent influencer les corrélations mesurées. Une validation de méthodes de mesure musculaire à large échelle par rapport à un standard reconnu est indispensable.