Étudier le profil des TMS chez les femmes de ménage et leurs conséquences médico-légales.
Étude descriptive effectuée sur une période de 8 ans et incluant tous les dossiers des travailleuses de nettoyage ayant consulté au service de médecine de travail et de pathologies professionnelles du CHU Mahdia, Tunisie. Le recueil des donnés a été effectué à partir d’une fiche d’enquête préétablie. Pour chaque dossier nous avons étudié les caractéristiques sociodémographiques, médicales et professionnelles des patients.
Nous avons retenu 23 patientes avec un âge moyen de 45,21 ans. L’ancienneté moyenne était de 17,26 ans. Les nuisances professionnelles liées au risque de TMS étaient essentiellement l’hyper sollicitation des membres supérieurs dans 23 cas (100 %), le port de charge lourde dans 16 cas, une posture contraignante dans 13 cas et les gestes répétitifs rapportés par 12 patientes. La consultation était motivée en premier lieu par les douleurs de l’épaule dans 12 cas, puis celles du poignet dans 7 cas. Au bout de notre consultation, les diagnostiques retenus étaient principalement le syndrome du canal carpien (SCC) dans 7 cas, la tendinopathie de l’épaule dans 9 cas, les lombalgies dans 3 cas, les épicondylites dans 2 cas et 3 cas de syndrome du défilé cervico-brachiale. Une déclaration en maladie professionnelle a été réalisée pour onze patientes dont quatre ont été reconnues et indemnisées. Un reclassement professionnel a été prescrit pour 10 patientes, exécutée réellement sur les lieux de travail pour 3 femmes de ménage. L’occupation du même poste a été rapportée par 19 patientes. Deux patientes ont bénéficié d’une retraite anticipée et 2 salariés ont démissionné.
Malgré une exposition certaine aux contraintes physiques et un risque accru de développer des TMS chez les travailleuses de nettoyage, la déclaration de cette maladie pose toujours un problème pour le médecin de travail vu la difficulté d’objectiver les contraintes biomécaniques à risque de TMS dans ce poste de travail.