Cette étude rétrospective multicentrique (Rennes et Bordeaux) a porté sur 45 patients métastatiques traités par sunitinib en première ligne. Les patients ayant progressé dans les 3 mois ont été considérés comme résistants (n = 24) tandis que les patients n’ayant pas progressé dans les 18 mois étaient considérés comme répondeurs (n = 21). Les ccRCC correspondants ont été analysés par analyse chromosomique sur puces à ADN (PerkinElmer®). L’analyse des résultats a été effectuée avec le logiciel Cytogenomics (Agilent®). Les déséquilibres chromosomiques d’une taille supérieure à 80 kb ont été retenus et les anomalies détectées comparées entre ces 2 groupes par une analyse univariée.
Les ccRCC des patients résistants présentaient plus de réarrangements chromosomiques que ceux des patients répondeurs : 304 vs 155 (p = 0,002) avec à la fois plus de gains (135 vs 50 ; p = 0,011) et de pertes (169 vs 105 ; p = 0,049). Les gains des bras courts des chromosomes 5 et 7, des régions 8q22.1-qter et Xq26.3-qter ainsi que la perte de la région 9q33.3-qter étaient plus fréquemment associées à la résistance (p < 0,05). Inversement, la perte de la région 6q21-q25.3 était plus fréquemment associée à la réponse au traitement (p = 0,021).
Il s’agit de la première étude comparant les remaniements chromosomiques des ccRCC de patients métastatiques résistants et répondeurs au sunitinib. Les tumeurs des patients résistants au sunitinib présentent plus de déséquilibres chromosomiques ainsi que des anomalies récurrentes pouvant être détectées au diagnostic. Des études complémentaires sont en cours pour préciser l’impact de ces déséquilibres et leur utilisation comme biomarqueurs prédictifs de la réponse au traitement.