Monsieur M.R., âgé de 57 ans, a été adressé en consultation de pathologie professionnelle fin 2009, dans les suites d’une hospitalisation en réanimation respiratoire pour un bilan professionnel sans autre étiologie retrouvée. Depuis environ 5 ans, le patient présente une dyspnée à l’effort d’aggravation progressive. Son premier bilan respiratoire retrouvait un syndrome restrictif et une hypoxémie. La tomodensitométrie thoracique révélait un aspect de verre dépoli en faveur d’une pneumopathie interstitielle. Lors d’une deuxième décompensation respiratoire, après la confirmation de l’exposition professionnelle aux brouillards d’huile de coupe, le bilan est complété par une fibroscopie bronchique avec lavage broncho-alvéolaire (LBA) et réalisation de biopsies bronchiques. L’examen anatomo-pathologique du LBA met en évidence des vacuoles optiquement vides pouvant correspondre à des vacuoles lipidiques en résorption. L’utilisation de la coloration « Oil Red O » sur le LBA permet d’objectiver la présence de lipides. Le patient est décédé 3 ans après ce bilan étiologique suite à l’aggravation rapide de son insuffisance respiratoire en l’absence de transplantation pulmonaire.
D’après nos connaissances il s’agit d’un premier diagnostic de pneumopathie lipidique réalisé par les biopsies bronchiques, et non par les biopsies pulmonaires plus invasives. La prévention collective et le diagnostic précoce sont très importantes pour ces salariés en raison de l’évolution très rapide de cette maladie professionnelle, malgré l’éviction du contexte professionnel.