Fille de 19 ans, en aménorrhée primaire, sportive de haut niveau, dépistée lors d’une compétition par une testostérone élevée, née de parents consanguins, déclarée en fille, ayant présenté lors de la période péri-pubertaire une virilisation massive des organes génitaux externes, 1 m 75 pour 69 kg, morphotype osseux androïde, aucun développement mammaire, pilosité féminine, micropénis, hypospadias périnéo-scrotal, testicules inguinaux, absence de structures müllériennes à l’IRM, ébauche de vagin borgne, absence de prostate, surrénales de taille normale. Testostérone totale 3,6 μg/L, 17-OHPg 2,2 μg/L, LH 26,4 UI/L, FSH 44 UI/L, AMH 2,1 ng/mL, inhibine B 1 pg/mL, dihydrotestostérone 0,37 ng/mL, cycle du cortisol et de l’ACTH normal, caryotype 46,XY avec SRY positif, mutation sporadique du gène NR5A1 hétérozygote c.360delG entraînant la formation d’une protéine tronquée (295 acides aminés vs 461 normalement).
L’évaluation psychologique témoigne d’une patiente consciente du malaise occasionnée par la transformation pubertaire, lucide de sa situation et souhaitant pour différentes raisons clairement formulée ne pas s’orienter vers une réassignation au sexe masculin, envisageant une gonadectomie avec estrogénothérapie substitutive et chirurgie réparatrice des OGE. Il s’agit d’une forme rare de DSD 46,XY par mutation de SF-1 sans atteinte surrénalienne avec hypospadias périnéo-scrotal, avec diagnostic tardif après virilisation péri-pubertaire massive et testostérone de niveau masculin, chez une sportive de haut niveau dans un contexte culturel et psychologique spécifique.