Il s’agit d’une étude de cohorte historique et multicentrique ayant inclus 191 patients (moyenne d’âge de 52 ans, 68 % d’hommes) admis dans deux centres d’HD du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2013. Les données démographiques, cliniques, biologiques et d’imageries ont été collectées. L’AVC était défini suivant l’American Stroke Association (ASA). Les courbes d’incidence ont été estimées par la méthode de Kaplan-Meier. Un modèle de régression logistique a été construit pour établir l’association entre l’AVC et les facteurs enregistrés au début de la dialyse. Le seuil de signification statistique était p < 0,05.
L’incidence cumulée était de 6,3 % pour une période totale de suivie de 764 patients-années impliquant un taux d’incidence de 1570,7 AVC-patient-année. L’incidence annuelle était plus élevée durant la première année en HD (4,2 %). Seuls l’hypertension artérielle (OR = 5,9 ; IC95 % : 1,68–13,02), l’antécédent d’AVC (OR = 3,4 ; IC95 % : 1,22–8,51), l’antécédent de chirurgie urologique (OR = 2,4 ; IC95 % : 1,38–15,29) et l’HVG (OR = 7,2 ; IC95 % : 1,45–35,65) émergeaient comme déterminants indépendants de l’AVC.
L’incidence de l’AVC dans notre cohorte est comparable à celle rapportée dans la majorité des études variant entre 5,8 et 6,7 %. Ces études s’accordent toutes sur une incidence 7 à 10 fois plus élevée en HD comparativement à la population générale. Comme dans la population générale, l’HTA constitue le principal facteur de risque.
L’incidence de l’AVC dans les centres d’HD de Kinshasa est élevée, plus la première année après initiation de la dialyse. Le contrôle de l’hypertension artérielle et de l’hypertrophie ventriculaire gauche constituent les moyens pour réduire cette incidence.