Pour 17 348 couples mère-enfant de l'étude ELFE, des sages-femmes ont recherché un diagnostic de DG dans le dossier obstétrical et interrogé les mères pour déterminer si elles avaient bénéficié d'un dépistage. Des données socio-démographiques, la parité, la consommation d'alcool et tabac, le poids de naissance et l'âge gestationnel ont été collectés. Les analyses multivariées visant à expliquer le dépistage, le diagnostic ou le pronostic de DG étaient ajustées sur ces facteurs (et l'IMC avant grossesse pour le dépistage), et pondérées suivant le plan de sondage complexe.
79,9 % [IC 95 % : 78,4-81,4] des mères déclaraient avoir bénéficié d'un dépistage. La prévalence du DG était de 7,0 % [6,4-7,5] en population générale et de 8,9 % [8,1-9,6] chez les femmes dépistées. La proportion de LGA était de 9,0 % [7,6 ; 10,3] chez les non dépistées, 11,4 % [10,7 ; 12,2] chez les dépistées négatives (DG-) et 18,8 % [15,8 ; 21,7] chez les DG+, P < 0,0001. En multivarié, l'âge et l'IMC étaient associés au dépistage du DG comme attendu. Un moindre dépistage était retrouvé chez les femmes au niveau d'études le moins ou le plus élevé (OR ajusté = 0,75 [0,53-1,05] pour les femmes avec un niveau ≤ collège et ORa = 0,76 ; [0,66-0,86] pour > bac + 2 vs lycée à bac + 2), et chez les sans profession (0,69 [0,50-0,95] vs professions intellectuelles). Après ajustement, les ouvrières présentaient un risque augmenté de DG (ORa = 1,96 [1,30-2,98] vs professions intellectuelles). Par rapport aux DG-, les DG+ avaient un risque augmenté de LGA (ORa = 1,74 ; [1,37-2,21]) et les non dépistées un risque diminué (ORa = 0,73 [0,59-0,90]).
En 2011, la prévalence du DG était de 7 % et son taux de dépistage, relativement élevé, 79,9 %, variait selon le niveau d'études et la profession de la mère. Le moindre risque de LGA chez les non dépistées pourrait dénoter la pertinence des critères de dépistage utilisés en pratique.