L’évaluation individuelle des bénéfices et des risques du traitement, peut être difficile, d’autant que le risque de rupture d’un ANR est variable selon les lésions et parfois très faible [2] and [3].
De nouveaux biomarqueurs potentiels d’évolutivité et de risque de rupture sont attendus, avec une application potentielle forte sur les stratégies thérapeutiques proposées. L’inflammation de la paroi du sac anévrismale pourrait être l’un d’eux.
En effet, plusieurs études, tant chez l’animal que chez l’homme ont confirmé l’hypothèse qu’une inflammation chronique de la paroi de l’anévrysme contribue à l’augmentation des dimensions du sac anévrismal et à son risque de rupture [4] and [5].
L’inflammation est-elle visible en imagerie ?
Deux techniques semblent prometteuses pour authentifier un phénomène inflammatoire pariétal vasculaire. L’utilisation de Ferumoxytol, agent de contraste supermagnétique (USPIO) a démontré son utilité dans plusieurs études pour la détection de l’activité macrophagique en lien avec l’inflammation au sein de la paroi d’anévrysmes intracrâniens [6].
En parallèle, le développement d’IRM de paroi haute résolution (3D T1 FSE), réalisables en routine clinique à 3 Teslas, nous permet aujourd’hui d’analyser le rehaussement pariétal. Ainsi, une prise de contraste circonférentielle de la paroi des anévrismes, après injection de chélates de gadolinium serait un marqueur d’instabilité anévrysmale [7]. Les patterns de rehaussement des parois anévrismales ne se limitent pas à la présence ou à l’absence d’un rehaussement circonférentiel. Des rehaussements focaux existent, des rehaussements d’intensité différente et également une hétérogénéité au sein d’un même sac anévrysmal sont rapportés. Une question se pose face à ces rehaussements de paroi très différents : sont-ils bien le reflet d’une inflammation de la paroi ? Une étude multicentrique neuroradiologique, neurochirurgicale et neuropathologique est en cours pour répondre à cette question.
Enfin, la démonstration que l’inflammation est un marqueur impliqué dans le risque de rupture, que celle-ci peut être évaluée in vivo par IRM HR, laisse envisager la possibilité d’essais incluant de nouveaux agents thérapeutiques anti-inflammatoires.