Peut-on combiner sécurité des agents et protection auditive en milieu ferroviaire ?

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• 作者：Chantal Panouillot-Ekofo¹ ; ^{chantal.panouillot-ekofo@sncf.fr" class="auth_mail" title="E-mail the corresponding author} ; Jean-Pierre Arz² ; Philippe Delattre³ ; Franç ; oise Dubois⁴ ; Jean-Marie Reiser⁵ ; Jean-Pierre Gettliffe⁶
• 关键词：Protection ; Bruit ; Perception ; Alarme ; Ferroviaire
• 刊名：Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement
• 出版年：2016
• 出版时间：June 2016
• 年：2016
• 卷：77
• 期：3
• 页码：424
• 全文大小：148 K

文摘

Le transport ferroviaire soumet certains opérateurs à des niveaux d’exposition sonore élevés qui peuvent nécessiter le port de protecteurs auditifs contre le bruit (PICB). Dans certains métiers, des signaux sonores sont diffusés pour provoquer une action de l’opérateur afin d’éviter la survenue d’une situation potentiellement à risque. Pour des raisons de sécurité, le port de PICB a toujours été interdit à proximité des voies ferrées. L’enjeu du port de PICB est donc double : apporter une protection efficace de l’ouïe et garantir la sécurité en assurant l’audibilité des signaux d’alarme.

Objectif

L’objectif de l’étude est d’évaluer l’influence du port de PICB sur la perception des signaux d’alarme homologués à la SNCF.

Matériel et méthodes

Trois métiers principaux de la SNCF ont été considérés : les conducteurs de train, les agents de gares et les agents de maintenance des voies. À partir de bruits masquants et de signaux d’alarme enregistrés en situations réelles de travail, des tests psychoacoustiques ont été mis au point dans le but de mesurer les seuils masqués d’alarmes, à la fois avec et sans PICB (bouchons moulés à atténuation plate ; SNR = 17 dB). Ces tests ont été réalisés en chambre d’écoute auprès de 160 agents normo-entendants. Des analyses statistiques ont ensuite permis d’évaluer si les seuils obtenus avec PICB sont différents des seuils sans PICB.

Résultats

Sur les 39 situations testées, le port des bouchons moulés n’a pas d’effet significatif sur la perception dans environ la moitié des situations (19/39 situations), améliore la perception dans 23 % des situations (9/39 situations) et la détériore dans 28 % des situations (11/39 situations). Les 11 détériorations, qui concernent principalement les alarmes qui n’ont pas ou peu d’énergie en dessous de 1500 Hz, paraissent faibles (écarts sur les seuils moyens ≤ 2 dB pour 10 situations et un écart égal à 3 dB) vis-à-vis des variations de niveaux des bruits ambiants et des alarmes susceptibles d’être rencontrées en conditions réelles. De plus, les niveaux des alarmes en conditions réelles étant largement supérieurs aux seuils mesurés, l’émergence des signaux par rapport aux bruits ambiants reste sécuritaire.

Discussion

Ce travail a permis d’identifier, par des mesures en laboratoire, les situations dans lesquelles le port de PICB améliore la perception des signaux d’alarme et celles où il la détériore. Il convient maintenant de mettre en place des expérimentations en conditions réelles de travail (actuellement en cours) tout en conservant le même niveau de sécurité pour les agents. Si les retours d’expérience confirment les résultats des tests en laboratoire, cela rendra possible le port de PICB en milieu ferroviaire.