Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique réalisée dans le centre de référence de dépistage anténatal de Strasbourg. Ont été analysés tous les cas suspects de placentas accreta ayant bénéficié en anténatal d’une échographie-doppler obstétricale diagnostique et d’une IRM pelvienne dans notre centre entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2014.
Vingt-deux patientes ont été adressées dans notre centre pour suspicion de placenta accreta et ont bénéficié d’une échographie suivie d’une IRM pelvienne. Toutes les patientes ayant un placenta accreta présentaient un placenta praevia sur un utérus au moins unicicatriciel. La sensibilité et la spécificité de l’échographie de dépistage étaient respectivement de 0,92 et 0,67 ; celles de l’IRM étaient respectivement de 0,84 et 0,78 (p > 0,05). L’aspect d’une vascularisation anormale au doppler couleur, la présence de lacunes intraplacentaires et la perte du liseré hypoéchogène rétroplacentaire étaient les signes les plus pertinents à l’échographie (sensibilité/spécificité respectivement 0,85/0,78 ; 0,92/0,55 ; 0,76/1,0). La mise en évidence d’un bombement du segment inférieur, de bandes sombres intraplacentaires ou d’une hypervascularisation atypique étaient les signes les plus pertinents en IRM (sensibilité/spécificité respectivement 0,92/0,89 ; 0,83/0,80 ; 0,92/0,89). L’association de deux signes échographiques ou IRM avait le meilleur rapport sensibilité/spécificité.
L’échographie et l’IRM sont des examens pertinents pour le diagnostic anténatal des placentas accreta dans une population à risque. Compte tenu de son plus faible coût et de son accessibilité plus aisée, l’échographie doit être préférée en première intention. L’utilisation d’une grille de lecture en échographie et en IRM devrait permettre de mieux dépister les placentas accreta, l’association d’au moins deux signes échographiques et/ou radiologiques devant faire évoquer un placenta accreta.