Évaluer les connaissances des patients sur l’AVC et leur délai de consultation aux urgences après le plan national 2009–2014.
Enquête prospective réalisée chez tous les patients reçus au service d’accueil des urgences (SAU) d’un hôpital parisien pour une suspicion d’AVC de juin à décembre 2015 par un questionnaire à choix multiples portant sur leurs connaissances, leurs moyens d’information et leurs réactions au moment de l’AVC. Seuls les patients avec une pathologie cérébrovasculaire avérée ont été analysés, en séparant deux groupes selon le délai de consultation (< 4 h 30 : groupe délai ; > 4 h 30 : hors délai).
Soixante-treize patients ont été inclus : 19 délai, 54 hors délai. Soixante-quatorze pour cent déclaraient connaître l’AVC, 88 % qu’il s’agissait d’une urgence. Les symptômes connus : paralysie faciale (40 %), déficit moteur (45 %), troubles de l’élocution (64 %). Vingt-sept pour cent ont appelé un proche, 18 % le 15/18. La peur de l’aggravation était le principal facteur de consultation précoce (33 %), l’attente d’une récupération (37 %) celui de retard. Vingt-neuf pour cent des patients souhaitent être informés par leur généraliste.
La connaissance des données fondamentales concernant l’AVC (gravité, urgence, signes cliniques) apparaît globalement bonne parmi les patients qui consultent au SAU pour ce motif. Il existe cependant d’importantes discordances entre la connaissance déclarée et le délai de consultation effectif, impacté par des facteurs de retard évitables (alerte donnée auprès d’un tiers autre que le 15/18, attente d’une amélioration spontanée…).
Une meilleure information par le médecin traitant et un ajustement des messages véhiculés par les campagnes d’information pourraient améliorer les délais de prise en charge des patients qui présentent un AVC.