Cette étude observationnelle, prospective, multicentrique a été conduite dans 18 services de pneumologie et 11 services de réanimation. La survenue d’une complication hémorragique dans les 24 heures suivant la réalisation d’un GP (ponction pleurale, biopsie pleurale à l’aveugle ou drainage thoracique) était recueillie. L’incidence des complications hémorragiques était comparée entre les sujets prenant des AAP (groupe AAP+) et les sujets contrôles (groupe AAP–).
Au total, 1133 sujets ont été inclus : 130 (12 %) biopsies pleurales à l’insu, 625 (55 %) drainages thoraciques, 378 (33 %) ponctions pleurales chez 185 sujets AAP+ et 948 sujets AAP–. Les sujets AAP+ étaient significativement plus âgés (73 ± 13 vs 58 ± 19 ans ; p < 0,001) et plus fréquemment de sexe masculin (89 % vs 64 % ; p = 0,02). Les thrombopénies (plaquettes inférieures à 100 G/L) (7,5 % vs 2 % ; p = 0,006), les insuffisances rénales (AAP+ 42 % vs 23 % ; p < 0,001) ainsi que le repérage échoguidé (AAP+ 78 % vs 68 % ; p = 0,007) étaient plus fréquents dans le groupe AAP+. Il n’y avait pas de différence quant à la prescription d’une anticoagulation efficace, le TP, le TCA ratio, l’expérience et la qualification de l’opérateur. Treize complications hémorragiques sont survenues : 9 hémothorax, 2 hémoptysies et deux hématomes. L’incidence de ces complications était significativement plus élevée dans le groupe AAP+ (2,7 % vs 0,8 % ; p = 0,03). L’odds ratio était à 3,3 (IC 95 % [1,05–10,09]).
Dans cette étude, les AAP multipliaient par 3 le risque hémorragique des GP. Ce risque doit être pris en compte pour la gestion des AAP au cours des GP.