L’étude prospective multicentrique GRACG a inclus des patients nouvellement diagnostiqués avec une PPR, sur les critères de Hunder. Les patients présentant des signes de maladie de Horton, et a fortiori avec une biopsie d’artère temporale évoquant une maladie de Horton ont été exclus de cette analyse. Les patients étaient suivis de façon prospective tous les 6 mois pendant 5 ans. La rechute était définie par la réapparition de signes cliniques de PPR et/ou le besoin de ré-augmenter la corticothérapie. Les praticiens de cette étude avaient toute latitude quant au traitement prescrit.
Nous avons étudié 211 patients atteints de PPR, inclus entre 1991 et 2014. La population comportait 60,5 % de femmes. La corticothérapie était débutée à une posologie ≤ 20 mg de prednisone/jour chez 23 patients (10,9 %). L’âge médian était de 72,7 ans [68,8–78,8] chez les patients « forte dose » et de 71,1 ans [66,3–77,3] chez les patients « faible dose » (p = 0,14).
Les patients traités par faible dose de prednisone ne rechutaient pas plus que les patients traités par une plus forte dose de corticoïdes (log-rank test p = 0,98, médiane de suivi sans rechute de 24 mois dans les 2 groupes). La dose cumulée médiane en équivalent prednisone était plus importante chez les patients traités par forte dose (10,7 g [7,3–14,8]) que chez les patients traités par faible dose (4,1 g [2,7–11,4]), p = 0,0002.
Cette étude prospective n’est pas un essai randomisé comparant les 2 stratégies de traitement, et l’effectif du groupe « faible dose « est limité. Cependant, il semble qu’une dose ≤ 20 mg de prednisone/j soit suffisante pour traiter les patients atteints de PPR, sans encourir plus de rechutes. L’exposition à la corticothérapie s’en trouve par contre nettement diminuée.