文摘
| ReferencesReferences
R¨¦sum¨¦
L¡äoncologie p¨¦diatrique expose it¨¦rativement les soignants ¨¤ des ¨¦motions intenses. N¨¦es de l¡äattachement aux enfants et leurs familles, ces ¨¦motions sont aussi la r¨¦ponse socialement ad¨¦quate au scandale de la souffrance de l¡äEnfance. La capacit¨¦ maintenue ¨¤ s¡ä¨¦mouvoir appara?tra comme le garant del¡ä?humanit¨¦ ? du soignant. Cependant, son rapport aux ¨¦motions est complexe, soumis ¨¤ des consid¨¦rations psychologiques ou d¨¦ontologiques contradictoires. La r¨¦pression des ¨¦motions para?t traditionnellement requise ¨¤ une prise de d¨¦cision sereine et objective. Elle assurerait ¨¦galement l¡äint¨¦grit¨¦ relationnelle du soignant, indispensable ¨¤ sa disponibilit¨¦ pour tous. Elle serait enfin une condition indispensable ¨¤ l¡ä¨¦quilibre psychologique personnel et collectif, prot¨¦geant de l¡ä¨¦puisement professionnel. Mais ne pas interroger cecontr?le des ¨¦motions risquerait de l¨¦gitimer les proc¨¦dures d¡ä¨¦vitement excessives mises en place pour leur¨¦chapper ; technicisation ou fuite r¨¦elle accentuent alorsla solitude des soign¨¦s. Erig¨¦e en pratique d¨¦ontologique, cette distance tend ¨¤ limiter l¡äexpression ¨¦minemmentpersonnelle des relations et alimenter une culpabilisation issue de lanormalisation faussement s¨¦curisante des conduites. Enfin, occulter lesens de ces ¨¦motions est l¡äoccasion manqu¨¦e der¨¦v¨¦ler que la relation de soins est fondamentalement rencontrede deux vuln¨¦rabilit¨¦s. Loin de l¡äimpudeur ou de la mise en sc¨¨ne, les ¨¦motions, marques parmi d¡äautres d¡äune empathie sinc¨¨re, dimensionn¨¦es ¨¤ notre r?le, dans l?exacte mesure de leur passivit¨¦, seraient donc une occasion pr¨¦cieuse de nous rappeler l¡äorigine et la finalit¨¦ de la relation de soins.
