Observation – Cas n°1 : une patiente caucasienne de 62 ans, non fumeuse, présente un adénocarcinome bronchique cT4N0M0 avec mutation de l’EGFR (délétion de l’exon 19) et un réarrangement ALK sur la biopsie initiale. Elle bénéficie d’une 1re ligne par cisplatine-gemcitabine puis d’une maintenance pendant 17 mois, d’une 2e ligne par erlotinib pendant 14 mois, d’une 3e ligne par paclitaxel pendant 6 mois puis d’une 4e ligne par crizotinib depuis 18 mois. Actuellement la patiente est stable sur le plan radiologique avec un PS à 0. Cas n°2 : une patiente caucasienne, de 45 ans avec tabagisme à 10 PA présente un adénocarcinome bronchique cT2N3M0, avec une mutation de l’EGFR (délétion exon 19). Elle reçoit une 1e ligne par cisplatine-pemetrexed puis radiothérapie thoracique (58 grays), une 2e ligne pour progression 8 mois plus tard par afatinib ; la patiente progresse avec survenue d’un épanchement pleural après 8 mois de traitement. Au niveau des cellules tumorales du liquide pleural, on retrouve la mutation initiale de l’EGFR et un réarrangement ALK confirmé par FISH. Le prélèvement initial, testé par FISH ne retrouvait pas ce réarrangement. Malgré une 3e ligne par crizotinib, la patiente décède un mois plus tard dans un tableau de méningite carcinomateuse.
Une quarantaine de cas ayant soit d’emblée, soit dans le temps ces deux anomalies est retrouvée dans la littérature. La signification clinique de la coexistence de ces deux anomalies nécessite des travaux supplémentaires. Chez la seconde patiente l’apparition d’un réarrangement ALK pourrait constituer un mécanisme de résistance au TKI de l’EGFR.