REMOTEV est un registre prospectif, monocentrique, incluant depuis novembre 2013 tous les patients hospitalisés de manière consécutive pour un épisode aigu de MTEV. La prise en charge est basée sur un arbre décisionnel défini à partir des recommandations de la Société européenne de cardiologie.
De novembre 2013 à juillet 2015, 500 patients ont été inclus, dont 440 cas d’EP. L’âge moyen était de 65 ± 18 ans et il y avait 51 % d’hommes. Il s’agissait dans 130 cas d’une EP seule et dans 310 cas d’une thrombose veineuse profonde compliquée d’EP. Dans 202 cas (46 %) la MTEV était provoquée. L’EP était jugée à bas risque dans 230 cas, à risque intermédiaire bas dans 73 cas, à risque intermédiaire haut dans 124 cas et à haut risque dans 13 cas. Deux cent douze patients avaient un score sPESI à 0 et 228 un score sPESI supérieur ou égal à 1. Dans 59 cas d’EP avec un score sPESI à 0, une élévation du BNP et/ou de la troponine et/ou une dilatation du ventricule droit était retrouvée. Ainsi le score sPESI sous-évaluait la gravité de l’embolie pulmonaire dans 28 % des EP à sPESI 0. Le score sPESI avait une sensibilité de 72 %, une spécificité de 62 %, une valeur prédictive positive de 65 % et une valeur prédictive négative de 72 %. Le nombre total de décès à 30 jours était de 8 avec une mortalité de 0,4 % dans le groupe sPESI à 0 et de 3 % dans le groupe sPESI ≥ 1.
Dans cette cohorte, la valeur prédictive négative du score sPESI sur la mortalité à 30 jours est excellente. Cependant, sa valeur prédictive négative sur la stratification du risque de l’EP selon les marqueurs intermédiaires (troponine, BNP, dilatation du ventricule droit) est médiocre et inférieure aux études de validation. Son utilisation comme critère de traitement ambulatoire sous-estimerait la gravité d’un tiers des embolies pulmonaires.