Madame V., 87 ans, avait pour principaux antécédents un cancer de l’endomètre en rémission depuis 2009, une HTA et une obésité morbide. La patiente présentait en juillet 2014, une lésion de la jambe gauche. La biopsie exérèse de la lésion identifiait un carcinome de Merckel pour lequel une reprise chirurgicale et une radiothérapie adjuvante locale étaient réalisées. Cependant 3 mois plus tard, la patiente présentait une récidive locorégionale de stade IIIB, avec des nodules sous-cutanés et des adénomégalies inguinales gauche confirmées par imagerie. La patiente refusant toute intervention, biopsie ou chirurgie ou radiothérapie, supplémentaire, un traitement par analogue de la somatostatine (lanréotide, Somatuline LP®, 120 mg/mois en sous-cutané) était proposé. Les lésions cutanées diminuaient progressivement et les adénomégalies disparaissaient après 6 mois de traitement. Après 11 mois de traitement, la patiente ne présentait plus de lésion clinique et paraclinique (scanner corps entier normal). La biopsie cutanée ne retrouvait pas de lésion résiduelle tumorale. Aucun effet indésirable n’était signalé. Le traitement mensuel par lanréotide est toujours en cours.
Les récepteurs de la somatostatine 2A et 5A ont été récemment détectés dans environ 76 % des carcinomes de Merckel explorés (Gardair et al., 2015), et plusieurs cas de rémissions prolongées ont été rapportés avec les analogues de la somatostatine (Fakiha et al., 2010),
Notre observation suggère que les analogues de la somatostatine pourraient constituer une alternative thérapeutique intéressante pour le traitement des carcinomes neuro-endocrines de Merkel inopérables et/ou métastatiques, en particulier chez les sujets âgés ayant de nombreuses comorbidités et ne souhaitant pas de traitements lourds.