Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les patients opérés consécutivement par le même opérateur (D.C.) d’un spondylolisthésis L5-S1 à grand déplacement (grades 3, 4 et 5 de Meyerding). La technique chirurgicale consistait en une réduction de la cyphose lombosacrée et une arthrodèse postérolatérale par un temps postérieur unique, sans résection du dôme sacré ni temps antérieur complémentaire chez les adolescents et les adultes jeunes. Seuls les cas de ptôse de l’adulte ont nécessité une greffe intersomatique à l’aide d’un greffon tibial encastré. L’analyse des complications cliniques et des paramètres radiologiques lombopelviens, ainsi que l’équilibre sagittal ont été réalisés au plus long recul.
Cinquante patients ont été revus dans cette étude. L’âge moyen était de 21 ans (DS : 11 ans) au moment de l’intervention. Le recul était de 5,5 ans (±4,6). La réduction de l’angle lombosacré était en moyenne de 25°, passant de 76° à 101° (p < 0,05), ainsi qu’une réduction de plus de 50 % du grade de glissement (75–23 % ; p < 0,0001), sans perte de correction au recul. La gîte sagittale de C7 a été corrigée (8–4°, p < 0,05), avec harmonisation des courbures lombaires (57–64° ; p < 0,001) et thoraciques (37–44° ; p = 0,1). Dans17 cas (34 %), un déficit neurologique radiculaire postopératoire était constaté, sans séquelle au recul. Aucune lésion de la queue-de-cheval n’a été observée. La fusion osseuse a été obtenue chez 42 patients (84 %) en un temps chirurgical. Après reprise par greffe intersomatique complémentaire, aucune pseudarthrose n’a été observée.
Un temps chirurgical postérieur unique est une solution thérapeutique fiable dans le traitement des spondylolisthésis de haut grade de l’adolescent et de l’adulte jeune. Cependant, ce type de traitement n’est pas sans risque (déficit transitoire et pseudarthrose) et le patient doit en être prévenu. Une greffe intersomatique complémentaire peut être réservée aux cas de ptôses avec réduction incomplète de la cyphose lombosacrée chez l’adulte et aux cas de reprise pour pseudarthrose.
Étude rétrospective de niveau IV.