Une étude multicentrique rétrospective a été menée entre 1996 et 2014. Quarante-huit patients ont été inclus, soit 84 vertèbres. L’âge moyen au moment de l’inclusion était de 12,3 ans. Le suivi moyen a été de 50 mois. Un ensemble de mesures radiographiques ont été effectuées sur des clichés de rachis entier de face et de profil au moment de la fracture et au dernier suivi permettant de quantifier les courbures régionales rachidiennes, la déformation du corps vertébral, l’équilibre sagittal et les paramètres pelviens.
En fin de suivi, 11 patients ont développé une scoliose soit 23 %. Les facteurs de risque identifiés sont un stade de Risser supérieur ou égal à 3, une fracture lombaire et ou une fracture unique. Dans le plan sagittal, on ne déplore aucun déséquilibre sagittal malgré la persistance, en fin de suivi, de 8 et 9° de cyphose locale, respectivement, en thoracique et en lombaire. On ne retrouve pas de modification de la C7 plumbline ni des paramètres pelviens entre le début et la fin de l’étude.
Les fractures du rachis thoracolombaires chez l’enfant et l’adolescent sont un facteur de risque de scoliose. Par ailleurs, l’extrême souplesse du rachis du sujet jeune permet de compenser la cyphose locale post-traumatique dans le plan sagittal à la fois grâce au remodelage osseux mais également dans les structures adjacentes.