Les 6 sujets sélectionnés pour l’étude étaient des personnes jeunes de sexe masculin, ayant une bonne fonction respiratoire (absence de pathologie respiratoire), n’ayant pas subi d’antibiothérapie le mois précédent l’étude et ne présentant pas d’allergie à l’amikacine (antibiotique utilisé pour l’étude) ou plus particulièrement aux aminoglycosides, ni d’insuffisance rénale. Le nébulisateur utilisé est un nébulisateur à tamis vibrant (nébulisateur de dernière génération) associé à un appareil d’assistance ventilatoire, ventilateur à circuit monobranche (Philips Respironics Trilogy100), ainsi qu’un masque facial. L’étude s’est déroulée aux cliniques universitaires Saint-Luc en deux séances espacées de 48 h. Chaque sujet était vu individuellement. Chacun des 6 sujets a réalisé une séance de nébulisation en mode continu et une séance de nébulisation synchronisée à la phase expiratoire. La première séance comportait une explication du déroulement de l’étude, une spirométrie (celle-ci évaluait le rapport de Tiffeneau), le VEMS (volume expiré maximal en 1 seconde) et la CV (capacité vitale = volume d’air maximal que les poumons peuvent mobiliser), vidange de vessie (sans prélèvement) et ensuite la nébulisation synchronisée à la phase expiratoire dont la durée était mesurée. Dans le but de mesurer la dose pulmonaire d’amikacine, il était demandé au sujet d’effectuer un prélèvement d’urine à chaque miction durant les 24 heures (et une miction particulièrement 24 heures après la séance) suivant la nébulisation, avec mesure du volume de la miction, et de les conserver au frais. À la fin de chaque séance, le sujet recevait à cet effet des étiquettes ainsi que des récipients afin d’effectuer les prélèvements en notant l’heure et le volume de la miction. La deuxième séance comportait une vidange de la vessie avec un premier prélèvement suivie de la nébulisation en mode continu dont la durée était également mesurée. Au niveau du « système », les paramètres optimaux ont été mis en place. Le nébulisateur placé le plus près du sujet (par rapport à la valve de fuite). Le nébulisateur est un nébulisateur pneumatique à tamis vibrant (les nébulisateurs à tamis ne retiennent pas de médicament). Une ventilation non invasive est ajoutée (légère aide inspiratoire programmée). La solution placée dans le nébulisateur contenait 1mililitre d’amikacine et 2 mililitres de liquide physiologique, car l’amikacine est un produit visqueux.
Le dépôt pulmonaire pour les deux modes testés n’était pas significativement différent (mode expiratoire : 8,74 ± 3,83 mg vs mode continu : 10,31 ± 4,69 mg ; p = 0,555). La durée moyenne de nébulisation était légèrement plus élevée en utilisant le mode expiratoire par rapport au mode continu (9,33 ± 0,82 min vs 7,5 ± 1,38 min).
Lors de nébulisations associées à une ventilation non invasive effectuée au moyen d’un ventilateur à circuit monobranche et synchronisée au cycle respiratoire, aucune différence significative n’a été observée entre le mode expiratoire et le mode continu traditionnel.