Étude rétrospective, monocentrique au CHU de Caen, incluant 4 patients non diabétiques s’étant présentés avec un décollement de rétine traité par vitrectomie et endophotocoagulation circonférentielle (laser 532 nm), et ayant développé une kératite neurotrophique dans les suites. Nous rapportons les différents types de lésions cornéennes rencontrées et les éléments ayant permis le diagnostic de kératite neurotrophique.
Les kératites neurotrophiques sont liées à des altérations à différents niveaux de l’innervation cornéenne. L’endophotocoagulation peut léser les nerfs uvéaux longs et courts cheminant dans l’espace supra-choroïdien et aboutir à une kératite neurotrophique. Les séquelles de cette affection peuvent limiter la récupération visuelle. Cela justifie probablement un dépistage systématique d’une hypoesthésie sévère ou d’une anesthésie cornéenne dans les suites d’une vitrectomie pour décollement de rétine comportant une endophotocoagulation circonférentielle, et la mise en œuvre d’un traitement prophylactique (agents mouillants intensifs, collyres sans conservateurs) si besoin.
Le risque de kératite neurotrophique doit probablement être mis en balance avec la dose de rétinopexie par endophotocoagulation nécessaire et suffisante pour obtenir une réapplication rétinienne durable. Si une endophotocoagulation circonférentielle est effectuée, il semble judicieux de surveiller la sensibilité cornéenne et d’adapter le traitement postopératoire en fonction.