Nous avons inclus 160 patients diabétiques (57 type 1 et 103 type 2) (98 hommes). L'âge et la durée du diabète étaient de 62 ± 15 et 20 ± 14 ans (moyenne ± 1 DS). Le taux d'HbA1c était de 8,0 ± 1,3 %. En consultation, nous avons colligé les réponses à un questionnaire ciblant la qualité des soins bucco-dentaires et les conséquences d'une éventuelle parodontite en termes de perte(s) dentaire(s) depuis le diagnostic du diabète.
Le nombre de visites chez le dentiste était de 1,1 ± 0,8 par année et le nombre de brossage quotidien de 1,5 ± 0,7. Une brosse électrique et un fil interdentaire étaient utilisés par 36 et 39 % des patients. Des gingivorragies étaient mentionnées par 30 % des individus. Trente-et-un pourcent des malades rapportaient une édentation (sub) totale (type1 : 30 % et type 2 : 70 %, p = 0,011). Les pertes dentaires étaient moins fréquentes en cas d'utilisation d'une brosse électrique (p = 0,007) et/ou d'un fil interdentaire (p = 0,006). Il existait une corrélation entre les pertes dentaires et la dégradation de la fonction rénale (p = 0,003) mais nous n'avons pas retrouvé de différences en fonction du statut tabagique.
Nos résultats montrent qu'en dépit d'une hygiène dentaire relativement satisfaisante, un tiers des patients diabétiques présentent des gingivorragies et plus d'un tiers des pertes dentaires très importantes. Nos données plaident pour davantage de coordination entre le diabétologue et le praticien en dentisterie ou parodontologie.