Les échantillons ont été prélevés sur la boucle de traitement de l’eau ultrapure puis à différents temps de la production du dialysat et du liquide de substitution (LS). Nous avons également quantifié le BPA apporté par les dialyseurs utilisés en HDF-Ol dans notre institution. Les dosages ont été effectués à l’aide d’une technique LC-MS/MS.
Le BPA et ses Clx-BPA ont été détectés à l’entrée de la boucle de traitement d’eau et à chaque étape de sa purification (en moyenne 3,2, 0,3, 12,0, 0,2, 0,9 ng/L respectivement pour le BPA, le mcBPA, dcBPA, tcBPA et le ttBPA). Le BPA a été retrouvé dans le dialysat (39 ng/L) et dans le LS (1033 ng/L) où la concentration du BPA décroît au cours du temps pour atteindre 265 ng/L en fin de séance. Enfin, le BPA était présent dans tous les dialyseurs testés, à des concentrations pouvant atteindre 149,0 ng/dialyseur dans le compartiment mimant le sang et jusqu’à 174,0 ng/dialyseur dans le dialysat malgré un rinçage préalable avec 2 L de NaCl 0,9 %.
Nos résultats démontrent que du BPA est apporté par le matériel utilisé en HDF-Ol (dialyseurs, ultrafiltre, cartouches de concentrés) mais également par l’eau servant à produire le dialysat et le LS. Ces derniers sont également contaminés par des Clx-BPA via l’eau ultrapure.
Notre étude est la 1re montrant le risque d’exposition au BPA et Clx-BPA en HDF-Ol. Une étude visant à évaluer l’impact de cette exposition chez le patient traité doit maintenant être envisagée mais la maîtrise de cette contamination pourrait d’ores et déjà s’intégrer aux pratiques (choix des dispositifs médicaux) et au procédé de traitement de l’eau.