Rosacée papulopustuleuse : une nouvelle toxicité dermatologique des anticorps anti-PD1
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La plupart des effets indésirables cutanés induits par les anti-PD1 sont maintenant bien caractérisés. Du fait de leur mise à disposition relativement récente, une évaluation prospective dermatologique reste, cependant, encore nécessaire. Nous rapportons, ici, une série de cas de rosacée papulopustuleuse apparue avec le nivolumab, anticorps monoclonal ciblant PD1. Cette toxicité cutanée n’avait jamais été décrite avec cette famille thérapeutique.Matériel et méthodesAnalyse systématique des cas de rosacée papulopustuleuse observés conjointement dans deux centres de lutte contre le cancer (France et États-Unis) survenus au cours d’un traitement par nivolumab.ObservationsSix patients étaient adressés en consultation dermatologique pour rosacée papulopustuleuse apparue au cours d’un traitement par nivolumab. Cet anticorps était prescrit en monothérapie (5 patients, 3 mg/kg/15 jours) ou en association (1 patient, avec l’anti-CTLA-4 ipilimumab) pour différents cancers métastatiques (carcinomes rénaux, mélanomes). Les lésions étaient apparues après 1 à 19 cycles. Elles étaient avant tout médio-faciales, avec érythème facial associé. L’analyse histologique (un patient) individualisait une dilatation des vaisseaux dermiques superficiels associée à un infiltrat périvasculaire et périfolliculaire, à prédominance T lymphocytaire. L’immunomarquage PD-L1 était fortement positif (60 %, Fig. 2). Ces éruptions étaient majoritairement de grade 1. Un patient présentait un grade 2 jugé intolérable, qui nécessitait l’arrêt temporaire du traitement. Une régression significative était obtenue dans tous les cas, après traitement symptomatique adapté (métrodinazole topique et/ou doxycycline per os). Sur l’anamnèse, on notait l’existence probable d’une rosacée érythémato-télangiectasique préexistante chez trois patients.DiscussionLa toxicité cutanée des inhibiteurs de checkpoints immunitaires se manifeste le plus souvent par un exanthème maculopapuleux, volontiers non spécifique. Plus récemment, des réactions cutanées plus caractéristiques ont été individualisées, notamment de type psoriasiforme ou lichénoïde. Le développement ou l’aggravation d’une rosacée papulopustuleuse n’avait, cependant, jamais été décrit dans ce contexte. Il a été récemment démontré l’implication spécifique des lymphocytes T helper CD4+ dans la physiopathologie de la rosacée, avec activation des voies de signalisation Th1/Th17. Étant donné le rôle supposé de PD1 dans le contrôle de la réponse lymphocytaire Th1 et Th17 médiée, son inhibition à visée thérapeutique pourrait donc favoriser le développement de ces lésions ou aggraver une rosacée préexistante.ConclusionDans notre pratique, la survenue ou l’aggravation d’une rosacée papulopustuleuse n’apparaît pas exceptionnelle avec les anticorps anti-PD1. L’individualisation de cette nouvelle toxicité doit s’associer à une prise en charge adaptée, permettant le maintien de l’immunothérapie dans la plupart des cas.

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