L’investigation a été menée par la CIRE et le département santé travail de l’InVS en lien avec les médecins, les infirmières et les conseillères prévention des établissements de tutelle et le laboratoire. Elle a porté sur l’identification des cas, la reconstitution des parcours et expositions professionnels, une recherche bibliographique sur l’épidémiologie des cancers retenus, l’identification des facteurs de risque avérés ou suspectés, la recherche du caractère cancérogène des produits et équipements utilisés. L’analyse a comparé les expositions professionnelles des cas aux facteurs de risque identifiés.
Les médecins de prévention ont analysé les dossiers médicaux des agents : antéédents personnels ou familiaux, données sur les expositions professionnelles antérieures via les Fiches individuelles des risques et conditions de travail (FIRCT), facteurs de risques non professionnels. Des agents ayant travaillé avec les cas ont été interrogés, les publications et les achats de consommables consultés pour retracer les parcours et les expositions. Les expositions les plus fréquemment retrouvées sont les polymères, les nanomatériaux, les poudres, particules et poussières, les solvants et l’utilisation d’appareils à rayons X. Des contrôles d’exposition a posteriori sur les postes de travail et l’environnement ont été réalisés par le laboratoire.
La grande diversité des types de cancers observés et le manque de traçabilité de certains personnels n’ont pas permis de réaliser un calcul d’incidence au sein de la population travaillant dans ce laboratoire.
L’investigation centrée sur les groupes homogènes d’exposition n’a pas mis en évidence d’exposition qui aurait constitué un facteur de risque commun avéré ou suspect de développement de tout ou partie de ces cancers.
Cette analyse est exemplaire par sa méthode, sa complexité, la qualité des experts mobilisés et l’approche croisée santé publique – médecine du travail – prévention et sécurité.