Nous avons revu rétrospectivement 20 patients qui ont présenté une fracture de tête radiale Mason III et IV, non synthésable. Entre 1993 et 2011, les patients ont bénéficié d’une prothèse de tête radiale en silicone, associée dans certains cas à une ostéosynthèse des lésions osseuses et à une réparation ligamentaire. L’âge moyen des patients lors du traumatisme était de 57 ans (bornes 21–91 ans). Il existait une légère prédominance féminine avec un sex-ratio 9 H/11 F. Les patients ont tous été examinés et la mobilité, la douleur, la stabilité et la force ont été évaluées. Les scores fonctionnels étaient le DASH et le MEPS. Seize patients ont réalisé un bilan radiographique.
Au recul moyen de 10 ans (2/18 ans) le DASH moyen était de 28, le MEPS de 88. La mobilité moyenne du coude était de 134° en flexion, 13° de déficit d’extension, 76° en pronation et 62° en supination. Les patients étaient tous soulagés de leur douleur + 95 % avaient une EVA entre 0 et 2. Nous avons mis en évidence 3 fractures d’implant, dont une symptomatique. Il s’agissait du seul patient de la série ayant bénéficié d’une reprise chirurgicale. Une patiente, indolore, semblait présenter des signes radiographiques de siliconite sans preuve histologique.
Ces résultats montrent que les prothèses de tête radiale en silicone ne présentent pas de complications majeures à long terme. Chez les patients actifs, le retour aux activités antérieures, quotidiennes et professionnelles, est obtenu de manière satisfaisante et indolore. Le devenir fonctionnel des patients dépend essentiellement de la sévérité des lésions initiales, ligamentaires particulièrement et donc de leur réparation. Cette réparation est essentielle pour éviter les microtraumatismes prothétiques importants à l’origine de la fragmentation de la silicone. Les prothèses de tête radiale en silicone sont une option thérapeutique satisfaisante à long terme. Il est regrettable qu’elles aient été retirées du marché.