Nous avons réalisé une exploration échographique sur 5 genoux de donneurs cadavériques sains au cours d’une arthroscopie. La sonde d’échographie utilisée présentait un diamètre de 4,5 mm, une fréquence de13MHz + 6,5 MHz, 64 éléments, et une profondeur de focalisation de 20 mm. Cette sonde était localisée par rapport à un modèle géométrique représentatif de la réalité anatomique. Le faisceau ultrasonore était alors orienté perpendiculairement et de manière automatique à la surface cartilagineuse quelle que soit la position de la sonde. Ceci permettait à l’opérateur de bénéficier d’un signal échographique optimal du cartilage. L’exploration échographique s’est intéressée à l’ensemble du cartilage fémoral ainsi qu’à une lésion artificielle de 2 mm × 2 mm (r,h) créée au niveau du condyle médial afin de tester les capacités de détection de la sonde. Les critères de jugement étudiés étaient l’échec de la procédure, la mesure de l’épaisseur du cartilage, la détection de la lésion artificielle, la durée de la procédure.
Aucun échec de procédure n’a été observé. La lésion artificielle a été systématiquement retrouvée et clairement identifiée par l’opérateur. L’épaisseur du cartilage a pu être mesurée chez les 5 patients et la réalisation d’une cartographie 3D de l’épaisseur cartilagineuse a pu être réalisée. La durée moyenne de la procédure était 10 minutes.
Cette étude confirme la faisabilité d’une analyse du cartilage à l’aide d’une sonde d’échographie motorisée et naviguée au cours d’une arthroscopie du genou. De premières mesures quantitatives sur la superficie, la profondeur et la localisation exacte d’une lésion millimétrique ont pu être fournies. Une étude clinique est maintenant nécessaire pour évaluer l’amélioration du service médical rendu par ce type de dispositif. Ces données peropératoires pourront être également enrichies et combinées avec des données IRM préopératoires dans le cadre d’une future évaluation multimodale cartilagineuse peropératoire.