Tous les patients ayant reçu une PTA ou une PTI de première intention dans notre établissement entre 2002 et 2011 avec un recul minimum de 2 ans étaient inclus. Les patients étaient classés en trois groupes : fumeurs, anciens fumeurs, non-fumeurs. Les taux d’infection, de fracture (per et postopératoires) et de descellement étaient évalués au sein de chaque groupe.
Mille huit cent trente-quatre épaules chez 1614 patients étaient inclues (814 chez des fumeurs et 1020 chez des non-fumeurs). Des complications étaient retrouvées chez 73 patients (75 épaules ; 44 chez des fumeurs et 31 chez des non-fumeurs). Parmi celles-ci, 20 infections périprothétiques (16 chez des fumeurs et 4 chez des non-fumeurs), 27 fractures périprothétiques (14 chez des fumeurs et 13 chez des non-fumeurs) et 28 descellements (14 chez des fumeurs et 14 chez des non-fumeurs). Les fumeurs avaient des taux de survie sans infection inférieurs (95,3 % versus 99,4 % à 10 ans, <em>pem> = 0,001) et des taux de survie sans complications inférieurs (78,4 % versus 90,2 % à 10 ans, <em>pem> = 0,012) à ceux des non-fumeurs. Les analyses multivariées montraient que les fumeurs et les anciens fumeurs avaient un risque significativement plus élevé d’infection périprothétiques que les non-fumeurs (<em>hazard ratioem> [HR] 7,27, 4,56, respectivement). Les fumeurs avaient un risque plus élevé de fracture postopératoire que les anciens fumeurs (HR 3,63) et les non-fumeurs (HR 6,99).
Cette étude montre que le tabagisme est un facteur de risque significatif de complications postopératoires après PTA et PTI. Ces résultats montrent l’importance de la mise en place de programmes de sevrage tabagique avant l’implantation de prothèses d’épaule.