Il s’agit d’une étude histologique ex vivo réalisée sur des coupes d’aortes humaines calcifiées (marquage CD34 et CD31 pour la néovascularisation ; coloration von Kossa pour la calcification). Par la suite, des cultures de cellules musculaires lisses d’aorte humaine (HAoSMC) et de cellules endothéliales (HUVEC) seront traitées par des doses croissantes de phosphate inorganique (Pi à 1, 2 ou 3 mM) et une analyse par Western-blot, Elisa, test de migration cellulaire, test de prolifération cellulaire et test de différenciation des cellules endothéliales en myotubes ont été réalisés.
Nous avons observé 1) une augmentation de la néoangiogenèse (CD31+, CD34+) à proximité du lieu de calcification des aortes humaines ; 2) une diminution de la prolifération des HAoSMC traitées in vitro par 2 et 3 mM de Pi, associée à un arrêt du cycle cellulaire en phase G1/S, et résultant de la diminution de l’expression de la cycline E, de la CdK2 et de la phosphorylation de pRB, la protéine du rétinoblastome, et de l’augmentation des taux de p15 et p16 ; 3) une augmentation de la prolifération, de la migration et de la différenciation des cellules endothéliales incubées avec les surnageants de culture des HAoSMC traitées par 2 et 3 mM de Pi ; 4) une augmentation de la concentration de FGF2 dans les surnageants des HAoSMC traitées par Pi 3 mM (42,1 pg/mL versus 30,2 pg/mL) et une diminution de l’expression de Pentraxine 3.
Nous avons démontré que le nombre de vasa vasorum était considérablement augmenté dans les aortes humaines calcifiées. In vitro, nous avons observé que le Pi à 2 mM et 3 mM induisait la calcification des HAoSMC et l’arrêt de leur cycle cellulaire via l’augmentation de p15 et p16, et induisait la sécrétion de FGF2 favorisant la formation de vasa vasorum.
La compréhension des mécanismes moléculaires qui induisent la néoangiogenèse des gros vaisseaux proches des zones de calcification pourrait servir de voie d’abord aux traitements des calcifications, notamment en utilisant la technologie des nanoparticules.