Cette étude rétrospective a porté sur tous les patients âgés de plus de 30 ans opérés entre 1999 et 2003 d’une stabilisation de l’épaule selon la technique de Bankart sous arthroscopie. L’ensemble des patients ont été contactés à au moins 10 ans de recul. Le critère du jugement principal était le taux de récidive de luxation avec analyse des différents facteurs de risques. Les critères de jugements secondaires étaient le taux d’omarthrose et l’évaluation fonctionnelle, et clinique, de l’épaule à plus de 10 ans de recul (WOSI et score de Duplay et Walch).
Parmi les 52 patients inclus dans l’étude, 41 ont été revus (79 % de revues), 11 ont refusé ou ont été perdus de vues. Nous avions 31 hommes 10 femmes, d’âge moyen 38 A 9,01 ans. Le recul moyen était de 150 mois [min–max – 128–179]. Le taux d’échec global a été de 37 % (15 patients sur 41). Sur les 31 patients ayant un score ISIS 8804 + 2, 8 ont récidivés (26 %) contre 83 % de récidives chez ceux ayant un score > 2 (p = 0,01). Pour la profondeur de l’encoche, la moyenne du rapport P R chez les non récidivants était de 10 % contre 22 % chez les récidivants (p < 0,001). Cinquante-cinq pour cent des patients ayant des lésions de la glène ont récidivé contre 19 % pour ceux n’en n’ayant pas (p = 0,09). Pour les 10 patients qui avaient un score ISIS 8804 + 2 + pas de lésion de la glène + encoche < 15 %, aucun n’a récidivé.
La technique de Bankart a toujours sa place cependant, la sélection des patients doit être affinée en complétant le score ISIS d’une analyse systématique de radiographie standard (profondeur de l’encoche [index P R] sur un cliché de face en rotation interne et de clichés de Bernageau comparatifs pour analyser les lésions glénoïdiennes).